L’activité collective rassemble diverses formes d’interactions sociales comme la coopération, la collaboration et l’entraide. Elle implique que des tâches soient partagées entre les différents travailleurs selon les compétences, connaissances, santé, aptitudes physiques individuelles. Par ailleurs, pour parler de collectif de travail, plusieurs travailleurs doivent être présents pour concourir à un travail commun, avec des règles de métiers respectées dans la durée, un langage commun qui permet à chacun d’intérioriser ces règles de métier. Ces dernières diffèrent des procédures, normes, consignes nécessaires à la coopération, elles ne sont pas réduites aux dimensions techniques du travail.
Ces valeurs définissent “le métier” et peuvent être rapprochées de la notion de “genre professionnel”, c’est-à-dire la manière dont les opérateurs définissent leur rapport aux objets et aux autres, ce qu’ils s’autorisent à faire dans les relations sociales, et ce qu’ils s’empêchent de faire. Les collectifs professionnels, gardiens des règles de métiers, apparaissent favorables à la construction de la santé au sens large car ils protègent les individus vis-à-vis des attaques extérieures. D’une façon générale, “la santé se dégrade en milieu de travail lorsqu’un collectif professionnel devient une collection d’individus exposés isolément” (CLOT, 2010).
Par ailleurs, les collectifs professionnels sont des ressources pour le développement des compétences et contribuent à la capitalisation de l’expérience lors de l’accueil de nouveaux salariés, par exemple, auxquels ils peuvent transmettre des connaissances différentes de celles transmises par l’entreprise.
Les régulations collectives que sont les :
- co-actions (actions différentes mais pouvant s’intégrer dans une activité commune sur le long terme),
- collaborations (opérations différentes qui s’intègrent à une action commune, un but commun, sur un temps à moyen terme),
- coopération (activité collective sur un même but proche),
- entraides (seconder un opérateur en faisant à sa place),
mises en place pour faire face aux variations de chacun, permettent également la construction des compétences en apprenant à s’économiser, à se protéger ou à progresser en confrontant ses propres stratégies, ses propres savoirs, à ceux des autres travailleurs.
Le collectif de travail permet aux travailleurs de ne pas être isolés, de pouvoir créer des zones d’actions potentielles, de donner des références et des moyens de réélaborer les règles pour diminuer les conflits de but, notamment.
Christophe DEJOURS (2018) précise que le collectif de travail, en tant que “garant du métier” est donc une ressource essentielle pour la santé au travail.
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