Considérant que trop souvent le nom, l’adresse et la couleur de peau réduisent les chances que chaque individu doit avoir en matière de travail, les gouvernements successifs ont promis d’intensifier le combat en matière de lutte contre les discriminations. Depuis de nombreuses années, les gouvernants se demandent comment faire en sorte que les entreprises ne délaissent pas, à compétences égales, les candidatures de personnes dont les noms sont à consonance étrangère ou n’habitent pas dans les bons quartiers.
Il suffit de se souvenir de l’échec des CV anonymes qu’une loi de 2006 avait pourtant rendu obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés, une mesure jamais appliquée. A plusieurs reprises, des tests ont pu avoir lieu dont le principe était d’envoyer deux CV identiques, seuls changaient les noms (un patronyme à consonance maghrébine pour l’un et un à consonance française pour l’autre). En février 2020, la discrimination à l’embauche a été démontrée et sept entreprises sur les quarante testées, avaient vu leurs noms exposés. Parmi elles, Renault et Air France, deux entreprises dans lesquelles l’Etat est actionnaire.
L’objectif était d’inciter les entreprises à changer leur comportement, en jouant sur leur réputation (name and shame, nommer et couvrir de honte), selon une pratique provenant du monde anglo-saxon. En revanche, aucune sanction ne peut intervenir sans action en justice.
Jusqu’à présent, le procédé n’a pas vraiment démontré son efficacité car le gouvernement a mis plus de neuf mois après en avoir connu les résultats, à publier les noms de ces entreprises. Par ailleurs, les sociétés épinglées ont dénoncé la méthodologie employée, une partie de ces CV ayant été envoyés dans le cadre de candidatures spontanées, sans être passées par le filtre des DRH. Ils considéraient, en conséquence, que les résultats avaient été biaisés. La mauvaise foi des mauvais élèves les avait fait réagir en contre offensive, avec un certain succès d’ailleurs, puisque le gouvernement avait annoncé qu’un deuxième audit, tenant compte de leurs observations, aurait lieu ultérieurement.
Trois ans après, aucune trace de ce nouvel audit.
???? Et vous, dans votre entreprise, que faites-vous pour lutter contre les discriminations liées à l’embauche ? La diversité des talents enrichit l’entreprise en la rendant plus harmonieuse. Cet effort, tant individuel que collectif, passe par le processus de l’inclusion, en reconnaissant à leur juste valeur, les compétences individuelles. Les entreprises qui s’engagent dans cette direction sont plus performantes, économiquement et socialement, en contribuant à rendre la société plus juste.
Tags: Management